Millepertuis

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Nom latin

Hypericum perforatum

Noms vernaculaires

Herbe de la St Jean, Chasse diable, Trucheran jaune, Trascalan perforé, Herbe aux mille vertus

Classification

Ordre Malpighiales
Famille: Hypericaceae
Genre: Hypericum

Floraison

Mai à septembre

Période de récolte

Sommités fleuries mai à septembre
Mais la cueillette traditionnelle se fait à la St jean

Caractères bio indicateurs

Excellente plante bio-indicatrice du sol, sa présence exprime un engorgement en matière organique végétale, un excès de carbone et une carence en azote et en matière organique animale.

Description

Plante herbacée vivace à souche ligneuse pouvant atteindre 7à à 80 cm de hauteur. Sa tige est dressée et présente deux côtes longitudinales caractéristiques. Les feuilles sont oblongues, ponctuées transparentes, bordées de points noirs. Ces ponctuations sont des poches secrétrices d’hypericine (aux pigments noirs). D’autres petites poches à essences translucides (hyperforine et adhyperforine) semblent être des perforations ou « pertuis ». Ces deux essences sont instables à la lumière et se dégradent rapidement en pigments rouges.
Les fleurs se présentent en grappes corymbiformes au sommet des tiges. Elles sont jaune d’or vif avec de nombreuses étamines jaune orangé.
Le fruit est une capsule ovale.

Points de vigilance, confusions possibles

Il est possible de distinguer le millepertuis perforé des autres millepertuis avec les 3 traits caractéristiques:
Tige aux 2 côtes saillantes opposées
Pétales jaunes à symétrie imparfaite et bordés de points noirs.
Liquide rouge sur les doigts quand on écrase les boutons

Attention plante photosensibilisante

A éviter en cas de grossesse et/ou d’allaitement

Petites et grandes histoires

On ne trouve pas mention du millepertuis avant le 1er siècle de notre ère. Dioscoride Pline l’ancien et Hippocrate le conseillait comme anti-venin et pour soigner les sciatiques. Il en est assez peu question dans les textes du Moyen-âge. Saint Albert le Grand l’appelle « couronne royale » et les recueils de recettes l’indiquent contre la goutte. Le nom d’Herbe de la St Jean n’apparait que vers le XIVème siècle. Pendant tout le Moyen-âge le millepertuis a été l’objet de nombreuses superstitions, on lui prête le pouvoir d’éloigner les mauvais esprits, d’où son nom de Chasse Diable. On suspendait des petits bouquets dans les maisons pour protéger les habitants des maléfices, ces bouquets étaient brûlés au bout d’un an dans les feux de la St Jean. Au XVIième siècle il acquiert une réputation de vulnéraire, mais reste cantonné à la médecine populaire, où il est notamment utilisé pour les troubles nerveux. les traités de médecine continuent de l’ignorer. Martin Lauzer (1854) écrit « Le millepertuis est tombé dans un oubli tel qu’il n’a pu trouver sa place dans les formulaires modernes qui seront peut-être retournés un jour contre nous comme preuve de notre ignorance »!. Au XXème siècle le millepertuis trouve toute sa place dans l’utilisation des plantes médicinales. Pour le Dr H.Leclerc c’est un anti septique puissant pour les plaies, ulcères et brûlures, d’autres lui attribuent des propriétés astringentes, des excellents résultats dans diverses affections utérines, ou comme cholagogue.

Utilisation cuisine

Pas d’utilisation culinaire de moi connue

Elle sert parfois à aromatiser les boissons

Autres usages

Plante utilisée aussi comme teinture.Selon la partie de la plante utilisée, la période de cueillette et les modes de préparation des bains de teinture, on peut obtenir toute une palette de couleur variant du jaune au vert en passant par des beiges et des bruns.

Principaux constituants connus

Les sommités fleuries de millepertuis sont inscrites à la liste A de la pharmacopée française et leur vente en l’état est réservée aux pharmaciens. Le millepertuis est retrouvé et autorisé en vente libre en dehors des pharmacies lorsqu’il est enregistré comme complément alimentaire.

Molécules actives

Les 2 molécules spécifiques les plus connues et dont le nom est issu du nom latin du millepertuis (Hypericum perforatum) sont l’hypéricine et l’hyperforine. Elles appartiennent à 2 classes de molécules différentes :

• Les naphtodianthrones (0,05 à 0,3 %) : dont l’hypéricine, ses dérivés et précurseurs qui colorent le suc contenu dans les ponctuations noirâtres des feuilles et des fleurs et donnent
la couleur rouge-orangé aux extraits de millepertuis. Sa teneur est variable et maximale au plein épanouissement des fleurs. L’hypéricine et ses dérivés sont photosensibilisants.

Autres molécules :

Flavonoïdes (2 à 4 % dans les sommités fleuries séchées) : leur composition varie avec le stade de développement de la plante. Ils participent, tout comme l’hypéricine et l’hyperforine, à l’activité pharmacologique du millepertuis au niveau du système nerveux notamment.
Tanins (procyanidines), xanthones, acides phénoliques (acide caféique, acide chlorogénique), composés aromatiques volatils (0,05 à 0,3 %).

Source : Le Chemin de la Nature, formation du cueilleur

Les feuilles fraîches peuvent contenir jusqu’à 1/1000 d’HE

Secrets de sorcière

Mode de récolte: on récolte le millepertuis à la floraison. Sa saveur est alors un peu amère, un peu astringente, un peu salée. Il dégage une odeur aromatique et résineuse lorsqu’on l’écrase entre les doigts.
On fait des bouquets de sommités fleuries que l’on fait sécher le plus rapidement possible

Infusions: 15 à 30g par litre une tasse avant chaque repas
Vin: 30g par litre de vin blanc
Mélange pectoral: 10g de millepertuis et 10g de Lierre terrestre mêlés à une décoction de 10g de racine d’Aunée.
Teinture mère: 1 part de millepertuis pour 5 parts d’alcool, laisser macérer 10 à 15 jours.
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Décoction pour lotions: 50g de plantes sèches par litre d’eau

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