Achillée millefeuilles

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Nom latin

Achillea millefolium

Noms vernaculaires

Herbe à la coupure, herbe au charpentier, Saigne-nez, Herbe aux cochers, Herbe aux militaires, Herbe de St Jean,

Classification

Ordre Asterales, famille Asteraceae, sous famille Asteroideae, genre Achillea

Floraison

Floraison de juin à octobre en inflorescences de capitules blanches ou parfois rosées

Période de récolte

Pour la cuisine: les jeunes feuilles en début de printemps ou à la repousse
Pour les usages thérapeutiques: les sommités fleuries à partir de juin jusqu’à parfois fin octobre.

Caractères bio indicateurs

Plante héliophile qui pousse dans de nombreux milieux tant qu’ils sont ensoleillés . Elle aime les sols plutôt secs, au pH neutre à basique voire légèrement acide.
La puissance aromatique dépend du terrain de pousse, plus le terrain est sec, plus les arômes seront développés. Dans un terrain plus humide, plus argileux, la plante sera plus amère.

Description

Plante herbacée vivace, rhyzomateuse. L’achillée millefeuille est une espèce polymorphe la couleur et la taille des fleurs peuvent varier (blanc, rose voire purpurine) ainsi que la forme de ses feuilles qui peuvent être plus ou moins découpées, serrées, etc. Ce polymorphisme se retrouve également d’un point de vue chimique et génétique.
La tige est dressée, velue, sillonnée et dure, ramifiée sur le haut.
Les feuilles composées et bi-pennatiséquées sont insérées en touffe à la base puis alternes. Elles peuvent mesurer de 10 à 25 cm de long.
Les inflorescences sont disposées en corymbe de capitules,
Les fruits sont de minuscules akènes de 1 à 2 mm.
Les parties souterraines sont rampantes, traçantes.

Source: Formation du cueilleur, Le chemin de la Nature

Points de vigilance, confusions possibles

A l’état de jeunes feuilles on pourrait parfois la confondre avec, la carotte sauvage, la spirée filipendule, la camomille matricaire, l’erodium à feuilles de ciguë.

Pas de toxicité connue, mais, en raison de la présence de thujone, une molécule connue comme abortive, présente dans l’huile essentielle de la plante fraîche elle est contre indiquée:
– en cas d’allergie aux Astéraceae
– aux femmes enceinte ou allaitantes
– en cas d’épilepsie (bien qu’elle ait été indiquée comme traitement du Moyen-âge au XIXème siècle)

Petites et grandes histoires

L’Achillée millefeuilles doit son nom à la Grèce antique. La légende raconte que, pendant la guerre de Troie, le soldat Achille aurait pansé les plaies et blessures de ses troupes avec cette plante.
Elle compte certainement parmi les plantes les plus anciennement utilisées en Europe et en Asie. D’une façon générale elle a été beaucoup plus utilisée dans le nord et le centre de l’Europe que dans le sud. Chez les Celtes et d’autres peuples sa récolte faisait l’objet de rites magiques.
Dioscoride (Ier siècle) l’indiquait comme d’une efficacité incomparable contre les plaies saignantes, les ulcères anciens ou récents. On la retrouve dans les traités du Bordelais Marcellus Empiricus (IVème siècle), puis chez Sainte Hildegarde (XIIème siècle). Elle la recommandait contre les saignements de nez, les plaies, les troubles de la menstruation, l’insomnie, les maux de dents (feuilles et racines mâchées), les panaris, l’épilepsie…
Au XVIIème et XVIIIème on la recommande contre les hémorroïdes, les coliques néphrétiques, la formation de calculs et comme emménagogue. Elle est à peu près oubliée au XIXème et début XXème, mais retrouve sa réputation, et de nombreuses autres indications, tant en interne qu’en externe avec le renouveau de la phytothérapie actuelle.

Utilisation cuisine

L’Achillée millefeuilles est aromatique et amère. On peut manger les jeunes feuilles crues en salade, ou cuites à mettre dans les tortillas, omelettes, farces à chaussons ou autres plats. En faire de l’houmous
Elle sert aussi à aromatiser ou en décoration d’assiettes.

Autres usages

Elle a été utilisée (parmi d’autres plantes) par les brasseurs pour aromatiser et préserver la bière avant l’utilisation du houblon.
En Chine, elle a aussi servi de baguettes pour le tirage du « Yi-Jing », le livre des transformations (tiges séchées).

Principaux constituants connus

On trouve dans l’Achillée millefeuilles de l’acide prussique, de l’inuline, des principes mucilagineux et résineux de l’achilléine, de l’acide achilléique, insoluble dans l’eau et très soluble dans l’alcool.
La composition de son huile essentielle (0,2 à 1,4% et une centaine de composants) varie grandement en fonction du terrain de pousse.
On trouve aussi une trentaine de lactones sesquiterpéniques qui lui donne son amertume et contribuent à son activité anti-inflammatoire.
L’Achillée millefeuilles contient aussi 3 à 4% de tanins hydrolysables qui lui donnent des propriétés astringentes, antioxydantes, antiseptiques et cicatrisantes.

Elle est aussi riche en nutriments et contient, pour 100 g de plante sèche, notamment du manganèse (12 mg) soit 5 fois la Référence Nutritionnelle pour la Population), du potassium (3,4 g soit 170 % de la RNP), du fer (16 mg soit 150 % de la RNP), du calcium (1400 mg soit 140 % de la RNP) et du magnésium (300 mg soit 93 % de la RNP).

Secrets de sorcière

On pense traditionnellement que l’Achillée millefeuille agit comme tonique amère et stimulante, anti spasmodique, antihémorroïdale, plus ou moins fébrifuge, emménagogue, hémostatique, lithontiptique, vulnéraire.

Ses modes d’emploi relevés

Infusion: 10 à 20g de sommités fleuries ou feuilles par demi-litre d’eau bouillante. Attention elle noircit et perd son arôme rapidement, ne préparer que de petites quantités à la fois.
Vin: mêmes proportions
Suc frais pour applications sur crevasses, hémorroïdes etc..: 50 à 100g par jour
Décoction pour lotions, bains, lavements: 30 à 60g par l d’eau
Pommade pour application sur panaris, hémorroïdes, ulcères: mélange à quantités égales de suc frais et d’huile et cire mêlées (ou saindoux)
Teinture: 1 partie de feuilles hachées menues pour 5 parties d’alcool. 30 à 50 gouttes par jour.
Pommade pour frictions anti rhumatismale: 2 gouttes d’essence d’Achillée millefeuilles pour 45 g de pommade camphrée.
Hydrolat en usage interne ou application externe. Voir l’article sur l’HA d’Achillée




La Millefeuilles s’emploie aussi en homéopathie contre, outre les recommandations précédentes, la congestion cérébrale, les vertiges, le larmoiement, les inflammations des yeux, les vers…

Il existe aussi une Huile essentielle, HE d’Achillée millefeuilles, mais nous ne connaissons pas suffisamment l’emploi délicat de ces huiles pour en parler. Bientôt un lien vers un site ami, spécialisé dans l’olfactothérapie.